L’intelligence collective

les 3 ingrédients de l'intelligence collective en une infographie

Qu’est-ce que l’intelligence collective ?

Eh oui comme d’habitude, on essaie de partir d’une définition. Cette infographie est issue de l’excellent MOOC « Formation à la méthode et aux principaux concepts utiles pour favoriser l’émergence de l’intelligence collective sur les territoires » de Solucracy. Il est accessible gratuitement en ligne et est entièrement sous licence libre CC-By-SA.

L’intelligence collective se définit comme la capacité d’un groupe à combiner les perspectives, compétences, expériences et qualités de chacun·e de ses membres. Ce processus vise à créer une vision plus précise et nuancée de la réalité, en minimisant les angles morts présents dans les perspectives individuelles.

MOOC Solucracy sur l’intelligence collective au service des territoires

OK, nous avons maintenant une définition. Mais comment on fait pour mettre ça en place ? Comme beaucoup de choses, quand il s’agit de relations (entre êtres humains), il n’y a pas de recette magique. L’idée est plutôt de mettre en place les conditions dans lesquelles l’intelligence collective peut émerger.

Quels sont les ingrédients pour favoriser l’intelligence collective ?

Ce même MOOC met en valeur 5 ingrédients : la diversité, la confiance, la bonne circulation de l’information, la transparence et la responsabilité. De notre côté, dans les formations à la coopération que nous animons, nous outillons 3 piliers : les méthodes d’animation / d’intelligence collective, les outils numériques et un travail sur la posture (voire un rapport au pouvoir). En combinant nos approches, nous avons retenu 3 ingrédients clés qui favorisent l’émergence de l’intelligence collective.

La diversité de point de vue

Premier ingrédient clé : la diversité. Si on a tous·tes la même vision d’une situation, on aura une vision commune et partagée de cette situation, certes ça peut être agréable, mais difficile d’accéder à un panorama complet. C’est pour cette raison que avons illustré l’infographie à partir d’un mot où chacun·e ne peut voir qu’une partie. Nous avons tous·tes un bout de la RÉALITÉ. Cela se recoupe aussi avec la recette d’un collectif qui vit bien, où il est question de la place laissée à la divergence et à l’opposition.

La circulation de l’information

Une fois que l’on a plusieurs points de vue, il faut encore que l’information passe entre les différentes personnes. En effet, il arrive parfois qu’il y ait un manque de transparence (ingrédient clé cité dans le MOOC), de la rétention d’information ou simplement une organisation qui ne permette pas cela (coucou les silos !). Bien entendu, pour fluidifier la circulation, on utilise les outils d’intelligence collectives (vous pouvez en retrouver un certains nombres ici). Pour capitaliser et centraliser les ressources communes, on ne peut que vous conseiller d’avoir une gare centrale pour votre collectif.

La confiance

À ce stade, nous avons donc différents points de vues et une organisation et des outils qui permettent un flux d’information entre ces points de vues. Suffisant ? Non, il faut encore que chaque personne puisse s’exprimer. Cette « non-expression » peut être due à deux choses (qui ne s’opposent pas et peuvent être liées) :

  • il n’y a pas la place pour s’exprimer (on ne demande pas son avis à chaque personne, une personne prend toute la place…)
  • une ou plusieurs personnes n’osent pas s’exprimer (sentiment d’illégitimité, dominations cachées…)

Il est donc nécessaire de laisser la place à chacun·e de s’exprimer, voire de nourrir un certain élan individuel. Le troisième ingrédient clé de l’intelligence collective (et plus globalement de la vie entre êtres humains) est donc la confiance. En effet, le manque de confiance en soi empêche d’exprimer son point de vue. Le manque de confiance aux autres empêche de partager ses informations. Le manque de confiance au groupe conduit à imposer son point de vue.

La confiance mériterait sûrement un développement à elle-seule mais nous pouvons déjà en dire quelques mots. Elle a à voir avec le sentiment de sécurité. C’est peut-être pour cela que les outils d’intelligence collective, en fournissant un cadre, tentent de sécuriser la prise de parole. On peut aussi citer à cet égard la co-construction d’accords de groupe, un outil par lequel nous commençons (presque) toutes nos interventions.

Mais bien entendu la confiance n’est pas qu’une affaire d’outils. Parmi d’autres choses, il nous semble qu’elle est aussi une question de posture (et même de postures partagées au sein du groupe). Et nous vous renvoyons vers d’autres infographie sur le sujets : intention versus attention, écoute active

Diversité, égalité…

Pour conclure, nous nous permettons de vous orienter vers cet article publié dans Science sur l’intelligence collective. Le résumé ? L’intelligence collective « n’est pas fortement corrélée avec l’intelligence individuelle moyenne ou maximale des membres du groupe, mais est corrélée avec la sensibilité sociale moyenne des membres du groupe, l’égalité dans la répartition de la prise de tour de conversation et la proportion de femmes dans le groupe. » (article sur cette étude ici). En somme l’intelligence d’un groupe a plus à voir avec la capacité des individus à communiquer qu’à leur intelligence.

De là à dire que les décisions des gouvernant·es et dirigeant·es du CAC40 (on met l’écriture inclusive pour la forme mais le compte n’y est pas) qui nous semblent ubuesques sont dues à cela, il n’y a qu’un pas… que nous ne franchirons pas, même si c’est notre point de vue sur la réalité 😉

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