Peut-on parler de tourisme durable ?
Vous le savez, pour nous l’écologie humaniste consiste à prendre soin de l’environnement, à veiller à ce que l’humain soit l’objectif et à faire en sorte que l’économie redevienne un moyen.
A la lumière de cette définition, le tourisme pose de réelles questions… peut-on parler de tourisme durable ? En effet, d’un côté le tourisme, avec le transport qu’il engendre est un facteur important de pollution, de l’autre il s’agit d’un apport énorme dans la rencontre entre les peuples, dans l’ouverture d’esprit, la curiosité… Mais avec excès le tourisme peut déséquilibrer les équilibres naturels et culturels, abîmer le patrimoine… Enfin, le tourisme est une économie à part entière qui fait vivre de nombreuses personnes…
Bref : vaste sujet et sujet compliqué. Le tourisme nous touche particulièrement (Romain avec le camping nature de ses parents en Ardèche et Jeff avec ses parents qui avaient un gîte à la montagne et son ex-activité de conseil auprès des hébergements touristiques) voilà donc notre vision des choses sur le tourisme durable pour engager le débat.
Pas de tourisme durable sans transport durable !
Dans la vie de tous les jours, l’une des plus grandes sources de pollution est le transport. Qui dit tourisme dit aussi transport et c’est à nos yeux l’un des facteurs les plus importants pour parler de tourisme durable. Nous vous invitons donc à jeter un œil sur notre infographie sur le transport écologique et à retenir qu’il vaut mieux favoriser les modes de transport doux et/ou collectif.
Quid de l’avion ? En effet, pas facile d’aller aux Etats-Unis en vélo 🙂 L’avion est extrêmement polluant et pour contrer cette pollution il faut :
- se poser la question de la nécessité d’aller aussi loin…
- rester longtemps (ça évite de faire le trajet 10 fois dans votre vie)
- éviter les escales (le décollage est la période la plus polluante)
- compenser votre déplacement tout en ne prenant pas la compensation comme un droit à polluer…
Vous l’avez compris, on ne cautionnera jamais votre voyage d’éco-tourisme d’une semaine au Costa Rica avec aller-retour en avion 😉
Les autres facteurs de tourisme durable
Une fois le transport bouclé, la réflexion sur le tourisme durable revient à la réflexion générale sur un mode de vie durable. Il s’agit, en effet, de penser préservation de l’environnement, échanges humains et économie locale à taille humaine dans chacune des activités que vous êtes amenées à faire pendant vos vacances : hébergement, nourriture, loisirs… Vous pouvez donc appliquer l’ensemble de nos infographies à vos vacances 🙂
Quelques autres pistes pour aller dans la direction du tourisme durable : http://www.voyageons-autrement.com/ le 1er portail d’info sur le sujet, https://www.fairbooking.com/ la plate-forme collaborative de réservation pour les hôtels, http://www.tourisme-durable.org/ une association des acteurs du tourisme durable… et plein d’autres que l’on vous laisse découvrir !
Le besoin de vacances, symptôme d’une société qui va trop vite ?
Entendons-nous bien, nous ne sommes pas contre les vacances, ni pour la suppression d’une semaine de congés payés… Nous nous interrogeons cependant sur la pression que subit cette période de l’année. En effet, déjà stressé toute l’année, on entend de plus en plus qu’il faut à tout prix « réussir ses vacances »… Ce all-in du bien-être & du repos sur 15 jours ou 3 semaines en août ne nous paraît pas très sain. Les vacances c’est aussi la découverte, l’exploration, voire l’inconfort (au regard de notre quotidien) et parfois ça peut être un peu raté. Ce n’est pas grave, évadons-nous !
L’idée serait donc de diminuer la pression et le stress du reste de l’année pour passer de bonnes vacances, sans pression. Et pourquoi pas grâce à une politique de réduction du temps de travail ? Et si le vrai tourisme durable c’était d’être un peu de vacances tous les jours ? On vous laisse méditer cette question avec cette citation de Marcel Proust :
« Le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages, mais à voir avec de nouveaux yeux »
6 Remarques, conseils ou idées
Au delà du transport, ce sont aussi les sites très très visités qui subissent de nombreuses dégradations, la population locale qui subit les conséquences (par exemple dans le Vieux-Lyon, il n’y a plus de commerces de proximité, rien que des boutiques et restaurants pour touristes…).
D’où la question : le tourisme peut-il vraiment être durable ? À partir du moment où tout le monde part, tout le monde visite, et certains sites attirent plus que d’autres, peut-on vraiment dire que l’on voyage « écolo » et « responsable » quand on sait qu’on mettra les pieds au mont saint-michel ou à la fête des lumières avec 4 millions d’autres clampins ?… héhé…
Salut Clém, merci de ton retour. « Le tourisme peut-il être durable ? » voilà une question qui me turlupine au jour le jour ! Cette infographie était l’occasion de remettre un peu d’ordre dans notre tête et de poser le débat. La « charge » touristique que tu évoques est en effet un facteur très important que nous n’avons pas mis en avant mais comment faire pour l’éviter ? La solution passera-t-elle par un changement de comportement individuel (je sors des sentiers battus) ? … Qu’en penses-tu ? Au plaisir d’en parler de vive voix également !
« Pourquoi contraindre mon corps à changer de place, puisque mon âme voyage si lestement? », Baudelaire
Belle citation !
Le tourisme (surtout tourisme international) me parait difficilement pouvoir être une activité 100% durable… Mais comme le phénomène « tourisme » est bien là, quelles solutions pour essayer de limiter les dégâts au max? Aussi parfois le tourisme représente une vraie solution durable : par exemple dans des regions on l on privilégie le tourisme comme levier de développement plutôt que l exploitation de ressources naturelles (je pense a l’amazonie : extraction pétrolière vs tourisme, dans les fjords au chili : Tourisme avec rafting sur la riviere plutôt que construction d un barrage hydroélectrique, tourisme versus élevage intensif de saumons dans le fjord, et aussi au botswana ou le tourisme donne une certaine valeur économique aux animaux et favorise la conservation des animaux et leurs habitats etc…)
pour ceux qui ne partent pas, ; planter une tente dans un jardin voisin de votre domicile et y passer les nuits est déjà une forme de dépaysement.