Le jugement majoritaire, ça change quoi ?
Vous l’avez compris le jugement majoritaire change les choses à 2 niveaux :
- Individuellement. En tant qu’électeur·ice, on peut s’exprimer sur chacun·e des candidat·es. Plus de vote utile qui nécessiterait de rejeter les autres candidat·es. En plus, on peut de soutenir plusieurs candidat·es dans la nuance.
- Collectivement. Celui ou celle qui est élu·e (dont la mention majoritaire est la plus élevée) bénéficie d’un réel aperçu de sa représentativité puisque chacun·e a pu exprimer son avis sur le ou la candidat·e élu·e. Dans notre exemple, l’élu·e est considéré·e « bien » par plus de la moitié des votant·es. C’est sa mention majoritaire. C’est donc un vrai soutien.
Mais concrètement, ça change quoi le jugement majoritaire ? Petits exemples d’après la présidentielle de 2017. Avec le jugement majoritaire :
- À gauche, les électeurs de Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon n’auraient pas forcément dû choisir mais auraient pu bien noter les deux candidats.
- À droite, une nouvelle candidature auraient pu émerger face aux déboires de François Fillon sans risquer de lui « grignoter des voix » et donc de faire perdre son camp à coup sûr.
- Les personnes tentées par l’abstention ou le vote blanc aurait pu modérer leurs votes en donnant des mentions moyennes ou mauvaises aux candidats. Il est possible de s’exprimer sans soutenir.
Expériences autour du jugement majoritaire
Nous en sommes convaincus : le jugement majoritaire est un très bon système de vote ! Reste donc désormais à le faire connaître. On compte sur vous pour partager notre article et notre infographie ;-). Puis testons-le !
À notre connaissance, trois tests grandeur nature ont déjà été menés en France :
- Durant la présidentielle 2017, tous ceux qui le souhaitaient pouvaient s’exprimer sur https://www.jugementmajoritaire2017.com/. Les résultats de cette expérience confirment (avec un très large biais à gauche !) que ce système de vote permet de ne pas créer de concurrence entre deux candidats dont les idées sont proches.
- Avant la présidentielle 2017, LaPrimaire.org, une primaire citoyenne sur internet, avait utilisé cette méthode pour arriver à la désignation de Charlotte Marchandise. Un processus qui a inclus 140 000 personnes dont plus de 150 candidat·es.
- Pour la présidentielle 2022, la Primaire populaire a organisé l’émergence, par les citoyen·nes, d’une candidature de rassemblement autour de la justice sociale et de l’écologie. Le choix s’est fait par le jugement majoritaire dont ils expliquent bien le processus.
Si vous avez d’autres exemples d’expériences, dites-le nous. Nous les rajouterons ici 🙂
Et pour faire votre propre expérience, vous pouvez aller sur jugementmajoritaire.net et lancer votre vote. Un outil pour choisir votre prochain lieu de séjour entre potes, la prochaine chanson de votre chorale ou le prochain projet prioritaire de votre collectif.
D’autres systèmes de vote
Évidemment, il existe d’autres méthodes pour voter. Nous avons choisi le jugement majoritaire car celui-ci apparait être le plus représentatif. Si vous souhaitez approfondir le sujet, nous vous conseillons cette vidéo de 20 minutes qui explorent différents systèmes de vote.
Enfin, si vous souhaitez explorer un système d’élection encore plus innovant dans votre association, votre entreprise, ou encore dans votre famille (eh oui pourquoi pas !), nous vous conseillons l’élection sans candidat !
Ce type d’élection très novateur permet de faire émerger des élu·es qui n’auraient peut-être pas osé se présenter dans un système classique mais qui sont reconnu·es par le groupe… Quelle belle idée ! En attendant peut-être une future infographie, voici le processus de l’élection sans candidat, expliqué sur le site de l’université du nous ! Et bien d’autres ressources autour de la gouvernance partagée.
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4 Remarques, conseils ou idées
ou vote à 3 tours avec un 2° tour avec 3 à 5 candidats ca fait des années qu on le réclame mais tout le monde s ‘en fout
Non car le Paradoxe de Condoncet peut toujours être là et ainsi sans vainqueur de Condoncet, on tourne en rond ! C’est pourquoi voter au Jugement Majoritaire, c’est échapper à ce problème, et permettre de juger tous les candidats, sur leur mérite personnel
Intéressant mais que se passe t il si au second tour le vainqueur est elu avec une majorité de rejet ? Est-ce que cela ne risque pas de remettre en cause la légitimité du vote et créerune crise durable?
Il n’y a qu’un tour en jugement majoritaire, et normalement le 1er est élu avec une majorité qui approuve et non par défaut comme c’est le cas aujourd’hui. À priori, ce mode de scrutin pourrait donc bien renforcer la légitimité du vote et de l’élu·e.