Pourquoi préserver la biodiversité ?
C’est vrai ça ! N’a-t-on pas assez de soucis pour prendre soin des êtres humains ? Pourquoi s’occuper de la biodiversité en plus ? D’ailleurs, on le dit nous-même dans notre définition de l’écologie humaniste : l’humain est l’objectif ! Est-ce que s’intéresser à la biodiversité serait du luxe ? Est-ce juste pour la beauté de la nature ? Ou pour l’amour de la galinette cendrée ?
Et bien non 🙂 Préserver la biodiversité c’est aussi (et surtout ?) prendre soin de nous, êtres humains ! En effet, comme nous le disions dans notre dernière infographie : nous sommes (les vivants sur la planète Terre) tous interdépendants ! En me sentant interdépendant·e, je prends soin des autres dont j’ai conscience de… dépendre ! Et prendre soin des autres vivants, c’est préserver / stimuler la biodiversité : la boucle est bouclée.
Pour le dire plus philosophiquement et citer de nouveau Baptiste Morizot : « l’habitat d’une forme de vie, n’est que le tissage de toutes les autres ». Promis après l’avoir cité 2 fois, on fait bientôt une prochaine infographie sur le concept de « Raviver les braises du vivant » de Baptiste Morizot 😉
Les bénéfices directs d’une belle biodiversité
- favoriser les insectes dans son jardin aide à la pollinisation et donc à la productivité de votre potager,
- le guano des chauves-souris constitue un véritable engrais naturel pour le jardin (1 cuillère à soupe dans une bouteille d’eau) ;
- et enfin l’accueil d’oiseaux, de chauves-souris ou encore d’amphibiens dans son jardin aide à la lutte contre les insectes peu appréciés comme les moustiques.
La biodiversité en quelques actions !
D’abord laisser faire : préférer une fauche dite tardive (entre fin juillet et septembre), laisser des bandes non fauchées, faucher depuis le centre vers la périphérie, préférer des hauteurs de coupe à 8-10 cm minimum, etc.
Ensuite faire. Alors, voici quelques idées pour favoriser la biodiversité :
- ne pas utiliser de pesticides (la base),
- diminuer les pollutions lumineuses,
- et aussi les pollutions sonores,
- ne pas tailler les haies (au printemps),
- et plus globalement laisser une place à la nature sauvage,
- faire une rotation des cultures,
- faire un compost,
- ne pas planter d’arbustes invasifs comme le buddleia, la renouée du japon…
- offrir une diversité d’habitats aux différentes espèces (à la campagne : une mare, un tas de feuilles, de bois, etc. – en ville ou en semi-urbain : des hôtels à insectes, des jardinières de fleurs, des nichoirs…)
- etc.
3 astuces précieuses
- Pour vos haies, favorisez les espèces à fruits qui créeront des zones d’alimentation pour les oiseaux : églantier, noisetier, argousier, etc.
- Globalement, préférez des murs et barrières perméables comme les murets en pierres sèches, les barrières en bois non pleines, les grillages plutôt que des murs pleins, haies buissonnantes, etc. Ainsi, vous permettrez à la petite faune de se déplacer librement de votre jardin aux milieux naturels adjacents).
- Enfin, ayez en tête de respecter les périodes des cycles biologiques des espèces. Quelques astuces : privilégiez l’automne pour réaliser les travaux dans les bâtiments (notamment pour la toiture), ainsi que la coupe des arbres et l’entretien du jardin.
Faire ses bombes à graines pour la biodiversité
Matériel nécessaire :
- 2 volumes d’argile,
- 1 volume de terre, de terreau ou de compost,
- des graines (mellifères pour nourrir les pollinisateurs),
- et un peu d’eau.
Recette 🙂
- Mélangez l’argile et la terre,
- Ajoutez quelques graines,
- Vaporisez un peu d’eau, pas trop,
- Façonnez une boule compacte (ajoutez un peu d’eau petit si besoin),
- Et enfin, laissez sécher minimum 24h.
Action !
Alors, il ne vous reste plus qu’à jeter ces bombes à graines là où bon vous semble (pas sur la figure de votre voisin hein ;-). Idéalement dans un espace non entretenu pour éviter que vos belles fleurs soient coupées. Et bien sûr au printemps pour que ça pousse tout de suite !
Bonus : bien choisir ses graines
Seule contrainte : pas de plantes invasives ou exotiques. Les insectes d’ici aiment les plantes du coin. Faites votre propre sélection en fonction de ce que vous aimez :
- des fleurs pour les pollinisateurs : la bourrache, les coquelicots, les soucis, les cosmos, les rudbeckias… (il existe d’ailleurs des mélanges tout prêt),
- des aromatiques comme l’angélique, le persil, l’oseille ou bien la sauge,
- pourquoi pas quelques légumes comme des carottes, des artichauts ou du fenouil qui feront de très belles fleurs,
- et enfin, pensez aux engrais verts pour nourrir la terre : la moutarde, la phacélie, la luzerne.
Plus vous y mettrez de diversité, plus il y en aura pour tout le monde !
Fabriquer un hôtel à insectes
Matériel nécessaire :
- une cagette pour la structure (ou quelques planches avec lesquelles faire une boite)
- puis un grillage pour tenir les éléments
- les différents matériaux mentionnés dans la vignette adaptés aux insectes que vous voulez attirer.
Les différents insectes attirés :
Vous pouvez fabriquer un hôtel à insectes comme refuge à cette belle biodiversité. Et si vous avez un jardin, ces insectes vous le rendront bien !
- Les osmies sont des abeilles solitaires qui pollinisent les premières fleurs dès le mois de mars.
- Les syrphes sont aussi des pollinisateurs dont les larves mangent beaucoup de pucerons.
- Les abeilles et guêpes solitaires sont avant tout de super pollinisateurs, et leurs larves se nourrissent de pucerons.
- Les perce-oreilles aiment les nuisibles comme les pucerons.
- Les carabes sont utiles au potager car ils sont très consommateurs de limaces, escargots et pucerons.
- Les larves de chrysopes se nourrissent de parasites comme les pucerons, les aleurodes ou bien les œufs d’acariens.
- C’est bien connu, les larves de coccinelles raffolent de pucerons.
- Enfin, les bûches offriront aussi un refuge à tout type d’insectes xylophages très utiles pour décomposer le bois mort.
Pour creuser le sujet
Quelques liens bien utiles pour :
- Devenez refuge LPO
- Découvrez cette boite à outils pour mieux accueillir la biodiversité.
- Découvrez les plantes qui poussent en ville avec le compte instagram Belles de bitume de Frédérique Soulard – Si nous avons utilisé le terme « mauvaises herbes », il est important de préciser qu’aucune herbe n’est mauvaise (hors espèces envahissantes). Au contraire, elles sont spontanées, adaptées au secteur et elles accueillent des espèces qui permettent à l’écosystème et au sol de fonctionner. Un modèle d’adaptation !
Comment
Mon idée concrète ? Dessiner ! Sur la question de la perte de la biodiversité, petit commentaire sous forme de dessin « La robe de Médée » : https://1011-art.blogspot.com/p/la-robe-de-medee.html, série réalisée pour le Muséum de Genève pour l’exposition « tout contre la Terre », ainsi que « Vous êtes ici » : https://1011-art.blogspot.com/p/vous-etes-ici.html